La Croix-Rouge à la rencontre des personnes sans-abri
Plusieurs fois par semaine, plusieurs équipes de 8 volontaires Croix-Rouge arpentent les rues de Bruxelles, la nuit, à la rencontre des sans-abri de la capitale. Récit.
Des individus et des organisations solidaires des sans-abri
Ce soir-là et jusque juin, c’est l’asbl Union des Cœurs qui fournit sandwiches, boissons, soupes et sucreries pour le dessert aux tournées sans-abri qui partent de l’Espace Migrants, dans le centre de Bruxelles. Certaines semaines, c’est même un repas chaud, que les volontaires de la Croix-Rouge sont en mesure de distribuer aux sans-abri qu’ils croisent au gré de leur tournée. L’Espace Migrants aide également à préparer les vivres, et fournit son aide quand une traduction est nécessaire. Une fois les litres d’eau chaude embarqués avec thé, café, soupe et sandwiches, les équipes montent en voiture. La tournée peut commencer.
Plusieurs soirs par semaines, une cinquantaine de volontaires prennent part à ces tournées, coordonnées par les sections locales Croix-Rouge d’Ixelles, Woluwe-St-Pierre, Ganshoren / Jette, Auderghem, Forest et de l’unité d’appui à Bruxelles Capitale du lundi au dimanche. Au total, plus de 270 participations volontaires étaient enregistrées en 2016.
Le nombre de sans-abri en constante augmentation
Eric Leurquin, co-responsable de ce projet, ne cesse de voir le nombre de sans-abri qu’il croise augmenter : « en 2014, on comptait plus ou moins 410 personnes à la rue sur la région de Bruxelles-Capitale alors qu’elles étaient environ 330 en 2010. Les données exactes du dénombrement de novembre 2016 n’ont pas encore été communiquées, mais on peut raisonnablement considérer que cela doit maintenant avoisiner les 500 personnes sans aucun abri ».
Un itinéraire rôdé et systématique
Les itinéraires ont été déterminés par un noyau de volontaires, d’abord en civils, qui ont sillonné Bruxelles à la recherche des endroits fréquentés par les personnes sans-abri la nuit. En effet, les lieux de fréquentation ne sont pas les mêmes le jour quand il faut mendier, et la nuit, quand il s’agit de se mettre à l’abri pour affronter le froid et la fatigue quand les quelques abris de nuit bruxellois affichent complet. Depuis, les tournées sociales sans-abri de la Croix-Rouge passent et s’arrêtent aux mêmes endroits, de manière à ce que le mot passe entre les personnes qui dorment dehors. Une sorte de rendez-vous informel où les quelques mots échangés réchauffent autant que la soupe qu’on distribue.
Une fois sur le terrain, le rôle de l’uniforme
Sur le terrain, le premier principe est celui du choix : les liens que nouent les volontaires sont ceux qu’ils veulent bien nouer et cela vaut tout autant pour les bénéficiaires. Il n’est pas rare que les bénéficiaires se confient aux bénévoles, dans la mesure où ils les voient régulièrement. Cela nous amène au second principe de base : celui du groupe. En effet, tout est fait pour que le lien se fasse avec l’équipe plutôt qu’avec un volontaire en particulier, car les équipes sont fidèles au rendez-vous, mais les volontaires s’alternent. Du lundi au dimanche, les volontaires de la Croix-Rouge animent ces tournées à tour de rôle.