Les douches sociales, le petit plus bien-être qui compte
Les douches sociales, le petit plus bien-être qui compte
Depuis 2014, certaines de nos maisons Croix-Rouge proposent des douches aux plus démunis. Récit.
Jules nous accueille, casquette vissée sur la tête. Il s’apprête à décharger des meubles d’occasion, qui seront revendus à tout petit prix aux personnes démunies. Nicole, son épouse, prend ses fonctions dans son bureau dédié à l’aide sociale. Pendant ce temps, d’autres bénévoles trient et rangent les vêtements à la vestiboutique, alors que les premiers bénéficiaires sont déjà attablés au « café social » qui, vers midi, deviendra bar à soupe. Telle une ruche, la Maison Croix-Rouge Val de Sambre s’active pour une nouvelle journée dédiée aux personnes dans le besoin.
Les douches sociales en quelques chiffres
À côté du bar à soupe, une douche « sociale » a vu le jour en janvier 2015, à l’initiative du vice-président Jean-Marie Lindekens. « Nous avions l’espace : nous avons répondu favorablement à la demande d’associations qui aident les sans-abri », se souvient Jean-Marie.
La première année, la Croix-Rouge de Tamines a offert une soixantaine de douches. En 2016, le chiffre a plus que doublé : 150.
Une approche globale de la lutte contre la précarité
« Nous proposons la douche deux fois par semaine car elle est encadrée par deux associations actives pour les sans-abri : le Relais Santé de la Basse-Sambre le mardi et l’association l’Entrain le jeudi. Les éducateurs de rue expliquent le fonctionnement aux bénéficiaires puis nettoient les lieux ». Le local est bien chauffé, avec un petit coin vestiaire. Les serviettes et produits sont fournis par la Croix-Rouge.
« C’était vraiment nécessaire cette douche », souligne encore Jean-Marie. « Par exemple une fois, c’est la police qui nous a amené un sans-abri qui avait chuté dans un petit ravin, un vendredi soir. Il a pu prendre sa douche puis nous lui avons fourni des vêtements propres de la vestiboutique. Une autre fois nous avons aidé une famille entière, des gens très précarisés avec trois enfants. Ils avaient tous une maladie de peau : ils sont venus plusieurs fois par semaine pendant plusieurs mois et nous leur avons acheté les produits de soins. De nombreux sans-abri sont heureux d’avoir ce petit moment de bien-être. Comme ce monsieur qui vivait en caravane, ou cet autre qui s’abritait dans un cagibi le long du chemin de fer, ou encore celui-ci qui vivait sous tente le long de la Sambre… Parfois ce sont aussi des gens démunis qui ont un toit mais plus d’eau chaude ou de moyen de chauffage… »
La douche sociale : un petit coup de pouce qui semble anodin mais qui peut signifier beaucoup pour la personne aidée. « Je citerai le cas de Alain qui était sans-abri et logeait souvent à l’abri de nuit de Namur. La première fois qu’il est venu à notre Maison Croix-Rouge, c’était pour la douche. Il aimait être propre et nous l’avons aidé en lui fournissant des vêtements pour une semaine : quand c’était sale, il apportait son sac et on lui faisait une lessive. Aujourd’hui, Alain a rebondi, il a un petit logement, mais il revient ici, une fois par semaine : il est devenu bénévole au bar à soupe ».
Une autre douche sociale existe à Nivelles et plusieurs autres devraient être installées cette année à la Croix-Rouge de Jambes qui abrite un grand accueil sans-abri, ainsi qu’une buanderie sociale.