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01.10.2015 |

« Lorsque Daniel me rend visite, je me dis que j'existe encore »

« Lorsque Daniel me rend visite, je me dis que j'existe encore »

« Lorsque Daniel me rend visite, je me dis que j’existe encore »

1 personne sur 7 souffre de solitude en Belgique. Cette solitude a plusieurs facteurs dont la privation matérielle, la mauvaise santé, l’âge. Certaines personnes cumulent ces facteurs de risque. La Croix-Rouge agit auprès des personnes isolées et permet à des centaines de personnes qui se sentent seules de recevoir la visite de ses bénévoles.

D’ici 2020, la Belgique comptera plus d’un million de personnes âgées souffrant de solitude

Selon l’enquête « Vieillir mais pas tout seul » menée en 2012 par la Fondation Roi Baudoin, 46% des séniors (+ de 65 ans) se sentent seuls. « Les personnes âgées de plus de 85 ans seraient plus fortement exposées que les séniors plus jeunes, la solitude augmentant fortement à partir de 75 ou 80 ans »[1]. « Si le pourcentage de personnes âgées solitaires se maintient au même niveau en Belgique, cela signifie concrètement que d’ici 2020, notre pays comptera plus d’un million de personnes âgées souffrant de solitude »[2].

Par ailleurs, il est inévitable de constater que la population vieillit. En 2014, 18% de la population belge est âgée de plus de 65 ans. En 2050, cette catégorie de  personnes représentera un quart de la population (25%). Autrement dit, selon les perspectives démographiques, entre 2014 et 2050, la part de personnes de 65 ans va augmenter de plus de 57%.

Enfin, un sénior sur 5 dépendant d’une aide n’a pas d’amis. 25% d’entre eux n’ont pas non plus de (beaux) frères et (belles)-sœurs. L’aide des aidants informels non familiaux est donc décisive.

Plus que de simples moments de convivialité

Au fait de ce besoin énorme, la Croix-Rouge a mis en place son activité « HESTIA », c’est-à-dire les visites à domicile de personnes souffrant de solitude.

Ces visites sont des occasions idéales pour partager un repas, un loisir commun, pour se promener ou pour échanger, tout simplement.  Yvonne, qui reçoit la visite de Pierre témoigne « En mars 2010, j’ai fait une mauvaise chute et j’ai été hospitalisée. J’ai pu regagner mon appartement, mais j’ai toujours beaucoup de mal à me déplacer. Je suis lente… Les journées sont longues toute seule. Je n’ai plus quitté mon appartement depuis un an. Je dois faire une chose à la fois … Sinon j’embrasse le parquet. Parce qu’un jour je suis restée toute une journée et une nuit par terre jusqu’au lendemain … Si je n’avais pas les visites de Pierre, je ne verrais personne. Il est devenu comme un ami, un confident.»

Plus que de simples moments de convivialité, ces rencontres améliorent la santé morale et physique des personnes rencontrées, et apportent également en retour. Daniel, bénévole qui rend visite chaque semaine à Maria nous raconte son expérience « Ce qui m’a attiré et plu à la Croix-Rouge, c’est que je pouvais choisir mon bénévolat parmis une panoplie d’activités. J’aime le contact avec les gens. J’ai donc choisi de visiter les personnes isolées. Une activité basée essentiellement sur l’échange verbal qui nécessite beaucoup d’écoute et d’empathie. Chaque mardi à 14h00, je rends visite à Maria. On parle, on boit une tasse de café… A ses côtés, je ne vois pas le temps passer. Dans ce genre d’activité, le bénévole retire au moins autant que ce qu’il apporte ».

L’activité de la Croix-Rouge en chiffres

En 2014, l’activité auprès des personnes isolées représente :

  • 10 336 visites effectuées
  • 456 bénéficiaires à l’année
  • 306 bénévoles actifs sur l’année

 

[1] Vandenbroucke, S., Lebrun, J-M, et coll. (2012), ibid, p6 et p112

[2] Vandenbroucke, S., Lebrun, J-M, et coll. (2012), ibid, p6 et p112