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Nos maisons Croix-Rouge
29.01.2015 |

Parce que la dignité passe aussi par l’hygiène…

Parce que la dignité passe aussi par l’hygiène…

Parce que la dignité passe aussi par l’hygiène…

« C’est la deuxième fois que je viens ici. C’est une assistante sociale qui m’a renseigné l’endroit. C’est important pour moi d’être propre, d’avoir des vêtements qui sentent bon. Ce n’est pas parce que je loge à l’abri de nuit que j’ai plus de dignité. »

A seulement 29 ans, Cindy a déjà connu bien des galères. Mise à la porte de son domicile alors qu’elle était hospitalisée et dans le coma, elle se retrouve actuellement sans domicile, avec en poche 817€ mensuels accordés par sa mutuelle. « Avec si peu, vous pensez-bien, c’est vraiment difficile de se reloger dans la région namuroise. » Cindy survit: abri de nuit pour dormir au chaud, dans un dortoir collectif, le resto du cœur pour manger le midi, la gare pour passer le temps en journée et la Croix-Rouge pour son accueil et ses lessives. Cindy trimballe ce qu’il lui reste de possessions dans un grand trolley à roulettes…

La buanderie sociale: une laverie d’un genre particulier

Ce mardi matin, pour la seconde fois, elle a poussé la porte de la Croix-Rouge de Jambes où depuis 14 ans est installée une buanderie sociale. Une laverie d’un genre particulier, destinée aux personnes précarisées, aux chômeurs, aux pensionnés qui ne peuvent se payer une machine à laver, aux sans-abri surtout. Parce que la dignité c’est aussi une question d’hygiène.

Nicole, bénévole de longue date, assistée ce matin par Christiane, se souvient des débuts de la buanderie. « Nous n’avions que deux petites machines. Aujourd’hui, c’est une vraie laverie avec 6 machines, dont deux semi-professionnelles, et 7 sèche-linge. Au début, nous n’avions aussi que deux sans-abri  comme bénéficiaires: un qui vivait en caravane, l’autre qui s’était construit une cabane avec des palettes. Aujourd’hui, ils sont bien plus nombreux, et on compte de nombreuses femmes parmi eux. L’année passée, nous avons distribué 1600 pièces de vêtements et chaussure! Chaque mardi, nous prenons les dépôts de linge sale. Voyez: chaque manne est étiquetée du nom de la personne et cette étiquette est affichée ensuite avec un « magnet » sur la machine. Jamais de confusion! Ni de mélange de vêtements! Le mardi, toutes les machines tournent toute la journée non-stop. Puis nous replions les lessives et le vendredi les personnes récupèrent leur linge lavé et plié. Une participation modique de 50 centimes par kilo est demandée, produits compris. »

Des kilos et des kilos de lessive: 5624 kilos en 2014! Une moyenne de 108 kilos par mardi!

Des lessives, des « kits hygiène »… et toujours l’accueil et le sourire

Pour compléter ce besoin d’hygiène, la Croix-Rouge de Jambes distribue également aux plus démunis des « kits hygiène » contenant tout le nécessaire de toilette et quelques articles de premiers soins, comme des pansements. Et pendant que les lessives se font, un accueil est assuré avec café, soupe, biscuits, sandwichs… « Cet accueil se fait chaque jour, week-end compris: on consomme 250g de café par jour et nous offrons 10 litres de soupe par semaine », précise Gérald –Gégé- Riboux, président de la Maison Croix-Rouge, laquelle propose aussi aux sans-abri les services d’un écrivain public chaque vendredi, pour les aider dans leurs démarches administratives.

22 consignes pour ceux qui n’ont plus rien

Certains sans-abri, comme Daniel, 42 ans, sont au fil du temps devenus des piliers de la Maison Croix-Rouge, donnant un peu de leur temps comme bénévole, servant le café ou la soupe à ses compagnons de galère. Daniel range directement ses vêtements lessivés à l’étage, dans une des 22 « consignes » que la Maison Croix-Rouge tient gratuitement à disposition de ceux qui n’ont plus rien. Toutes les armoires métalliques sont occupées. « Toute ma vie tient là », explique Daniel en ouvrant son armoire. « C’est ma seule possession matérielle aujourd’hui », ajoute celui qui avait autrefois maison, voiture, moto.